Si j’avais été riche, voyez-vous, jamais je ne serais devenu le mendiant de fleurs que j’ai été. Si j’avais été riche…
J’ai voulu reprendre cette anaphore dans l’autobiographie spirituelle que voici, l’utilisant même comme titre, parce qu’elle contient ce qu’il faut de facétie et d’humour pour ne pas trop se prendre au sérieux. C’est vrai que j’ai eu beaucoup de chance en naissant pauvre, juste assez pour pouvoir dire avec Jean Chrysostome ces mots repris par Taizé en un refrain connu : « Ô pauvreté, source de richesse… »

Au cœur de ce monde, la grâce de la pauvreté m’a été offerte pour me préserver du risque de ce qu’Olivier Clément appelle le « somnambulisme ordinaire », pour me permettre de vivre en état d’éveil, de disponibilité – sauf les fois où, comme tout un chacun, je me suis égaré dans des chemins de traverse…