roger-bichelberger-hote-de-l-ief-1-1Roger Bichelberger naît le 23 novembre 1938 à Alsting (Moselle). En septembre 1939, à l’aube de la Seconde Guerre mondiale, il est évacué avec sa famille dans les Charentes, à Châtelaillon-Plage. Il revient un an plus tard dans son village natal annexé par l’Allemagne nazie. Début 1945, avec la fin de l’occupation allemande, il découvre les mots français dans le dictionnaire de M. Gaillard, son instituteur. La même année, son père meurt, laissant une mère sans ressources avec trois enfants. En 1949, âgé de 11 ans, entraîné par un camarade, il entre au collège marianiste d’Art-sur-Meurthe près de Nancy puis, en 1953, à Saint-Hippolyte, au pied du Haut-Koenigsbourg, en Alsace. L’aumônier du collège, J. Hasler, est aussi son professeur de français. Grâce à lui, il découvre Blaise Pascal dont il dévore les Pensées. La musique lui ouvre une nouvelle dimension (à travers, notamment, le journal de François, d’Auguste Valensin). Vers quinze ans, il commence ses premiers écrits, guidé par un ouvrage de Mgr Grente, de l’Académie française, intitulé La composition et le style. Tous ces ouvrages lui ont été prêtés par le P. Hasler, qui sera aussi son premier lecteur.  La maladie le contraindra à interrompre ses études après la classe de troisième. De 1955 à 1959, il est clerc de notaire. Durant son service militaire, de 1959 à 1961, il reprendra ses études par correspondance et réussira son baccalauréat en 1961. Il se marie la même année avec Denise Allemand.

Débuts mêlant écriture et professorat

le-nouveau-roman-de-roger-bichelberger-1D’abord instituteur à l’école de Petite-Rosselle puis professeur à Freyming-Merlebach et à Forbach, il réussit l’agrégation ès lettres modernes et consacre son doctorat de 3ème cycle au  roman de Julien Green. Ses élèves le décrivent comme un homme serein,  d’humeur toujours égale. Spécialiste de François Mauriac, il tente de partager sa passion avec ses élèves, notamment en leur faisant lire Le Baiser au lépreux et Le Sagouin.
Avec eux, il lance une revue de poésie intitulée PoéPro et un Club littéraire. Cet atelier de discussion sur la poésie et le roman contemporain est soutenu notamment par Andrée Chédid et Luc Bérimont. Y sont invités régulièrement divers écrivains, tels que Jacques de Bourbon Busset, Catherine Paysan ou Michel Del Castillo et Didier Decoin.

Ses « erreurs de jeunesse » sont la parution d’un texte (bref récit composé d’une suite de tableaux) et d’une pièce de théâtre sous le pseudonyme de Roger Saint-Deny.
Les deux premiers ouvrages qu’il publie sous son vrai nom sont Rencontre avec François Mauriac et Le Dieu en fleur de sang. Son premier roman, A l’aube du premier jour, paraît en 1974 chez Plon, sous le direction littéraire d’Anne Philipe. Le manuscrit y avait été apporté par Julien Green. Il est alors rédacteur sporadique de revues  telles que Vie et Fraternité Marianistes et Croire Aujourd’hui; avec des articles essentiellement consacrés à la spiritualité. En 1977, il devient membre du Jury du Prix Erckmann-Chatrian, récompensant les romanciers lorrains et, en 1987, membre du Jury du Prix des écrivains croyants. Deux Jurys qu’il présidera ensuite des années durant. Il est critique littéraire au Républicain lorrain, le journal régional et collabore au magazine Panorama et, occasionnellement, au Figaro littéraire.. Il fait partie de l’Académie nationale de Metz et de l’Académie d’Alsace. Il est également membre de l’Association Européenne François Mauriac.

Récompenses

En avril 1987, il reçoit le prix allemand Peter Wust, récompensant « un pédagogue, un homme de lettres ou écrivain, un artiste ou homme politique de la Sarre, de Lorraine, d’Alsace ou du Luxembourg, ayant œuvré à la compréhension chrétienne de la vie », pour l’ensemble de son œuvre. En France, de nombreux prix littéraires viendront couronner son œuvre (Prix des écrivains d’Alsace et de Lorraine – Prix Erckmann-Chatrian – Prix des écrivains croyants – Prix Roland Dorgelès – Prix Terre de France [Foire du livre de Brive] – Prix Henri Mondor, décerné par l’Académie française – Prix Roland de Jouvenel, décerné par l’Académie française – Prix Eve Delacroix, décerné par l’Académie française – Grand Prix du Roman de la Société des gens de lettres).

Conclusion

 Roger Bichelberger s’affirme comme un  « chrétien qui écrit » et non pas un  « écrivain chrétien  » (catégorie qui, selon lui, n’existe pas). Il souhaite mourir « lucide et conscient pour ne pas rater l’un des actes les plus importants de sa vie ». Sa devise : « Aimer ».